Le nord de la Thaïlande ne se résume pas à un paradis montagneux. D’une richesse culturelle fascinante, la contrée offre une alternative climatique reposante à la frénétique Bangkok et aux plages méridionales
L’hospitalité de ses fiers habitants est loin d’être étrangère au fait que l’on se sent si bien dans cette région montagneuse, qui fut jadis le royaume indépendant de Lanna.
Deuxième ville de Thaïlande par sa taille, Chiang Maï se situe au centre de ce territoire. Distante de 700 kilomètres de Bangkok, on l’atteint en moins d’une heure d’avion. Centre de commerce et de marché, la «Rose du Nord» n’a pourtant rien perdu de son caractère originel de petite ville. Fondée au XIIIe siècle, elle est la plus ancienne agglomération de Thaïlande. Avec ses deux cents ans à peine, Bangkok possède en comparaison le charme d’une nouvelle riche.
Un fossé de forteresse et trois cents temples anciens témoignent du passé historique de Chiang Maï, tandis que de nombreux magasins et un immense marché nocturne affirment sa modernité. Non loin de la ville s’étendent des villages peuplés d’habiles artisans, qui perpétuent leur art de génération en génération, créant de véritables petites merveilles en bois et en argent, en coton et en soie. Qui plus est, on peut les regarder à l’œuvre: l’assurance de ne pas se faire rouler par des marchands futés.
On verra les éléphants rouler les troncs d’arbres dans l’eau ou prendre leur bain, car depuis qu’ils ne sont plus utilisés comme bêtes de somme, ils sont devenus une attraction touristique et gagnent leur pitance en promenant docilement les voyageurs à travers la jungle.
Les diverses tribus montagnardes, qui «vivent encore selon des coutumes ancestrales» – n’était la route qui permet aux bus d’accéder à leurs villages – se trouvent dans une situation analogue à celle des pachydermes. Il n’est donc guère étonnant qu’elles aient su en tirer profit, émaillant la rue de leur village d’échoppes de souvenirs, où les habitants jouent les photo-modèles, revêtus du costume traditionnel.
A deux pas d’éléphant de là se trouvent la ville de Chiang Raï et le Triangle d’or, une contrée baignée de mystère à la frontière entre la Thaïlande, la Birmanie et le Laos, où le pavot n’est pas qu’une fleur ornementale.
Mais en allant vers le sud, en direction de Bangkok, il y a aussi une quantité de trésors à découvrir, à l’exemple du Wat Phra Keo Don Tao, l’un des plus beaux temples thaïlandais, érigé à Lampang. Et le voyage s’étire non seulement sur des kilomètres, mais aussi à travers les siècles: de Sukhothaï, la première capitale thaïe, à Bangkok, l’actuelle, en passant par Ayuthya, celle qui l’est restée le plus longtemps.
Comptant plusieurs millions d’habitants, Bangkok est aussi chaotique que fascinante. C’est un point de départ idéal pour entreprendre des excursions dans les pays voisins. Depuis l’an dernier, la mégapole dispose en outre d’une liaison directe avec le Cambodge et ses fascinants temples khmers, dont le célèbre Angkor Vat.
Découvrir Angkor Vat
D’une surface de 1550 mètres sur 1400 mètres, le site d’Angkor est plus grand que l’était n’importe quelle ville européenne au Moyen Age. Un million d’êtres humains vivaient autrefois à Angkor et dans ses environs. Même s’il ne reste que des vestiges de cette capitale de l’ancien royaume khmer, la plus belle ville, jadis, de tout le Sud-Est asiatique offre aujourd’hui encore, malgré ses nombreuses lacunes, un spectacle unique. Et c’est peut-être la dernière occasion de pouvoir admirer cette splendeur avant l’arrivée de millions de touristes.
Des pierres à Angkor, du sable à Rayong – de quoi stimuler l’esprit et reposer le corps. Il est rare de pouvoir combiner le meilleur de deux mondes. Mais en Thaïlande, c’est possible.