Sibérie: la terre qui dort

Tout en Sibérie semble hors de proportions. Ce territoire dont le nom provient du Mongol « sibir », soit « terre qui dort », s’étend sur près de treize millions de km² et sept fuseaux horaires. On comprend que tout projet destiné à peupler cette immensité soit titanesque, pour un résultat tout relatif (bien que grand comme 23 fois la France, sa population atteint à peine les 35 millions d’habitants).

Irkoutsk

Image Irkouts

Les zones habitables sont en fait très rares ; les quelques villes qui parsèment la Sibérie sont donc autant d’oasis qu’il a bien fallu desservir. Le Tsar Alexandre III devait initier la construction de ce qui allait se révéler la plus longue voie de chemin de fer au monde (7500 km), reliant finalement en 1917 Moscou l’Européenne à Vladivostok, sur la façade pacifique. Chacun des rares arrêts de ce Transsibérien est l’occasion d’une grande foire. A Irkoutsk par exemple, à peine à quai, des femmes déballent leur marchandise : fruits, vêtements, lustres, chaussures… Cette ville du XVIIe siècle a la particularité d’être la seule ville russe a avoir gardé ses maisons traditionnelles en bois. Avec ses nombreux musées, c’est le cœur culturel de la Sibérie.

Le plus grand lac du monde

Image lac Baikal

Le tronçon du Transsibérien le plus pénible à poser fut celui qui allait contourner le lac Baikal. Le relief escarpé rendait nécessaire la construction de nombreux ponts et tunnels. Considéré comme un trésor national (le paysage qui l’entoure est à couper le souffle), la « petite mer » contient à elle seule 20% de l’eau douce de la planète… Lieu de promenade idéal en été, destination de quelques skieurs passionnés en hiver, spot d’escalade privilégié toute l’année, les raisons d’y séjourner sont innombrables. Le lac est de plus un écosystème unique. La seule colonie de phoques d’eau douce au monde y côtoie le « golomyanka », l’une des très rares espèces de poisson vivipares.
Avant que les Russes ne pénètrent la région, l’ouest du lac était peuplé par les « Buryats », une tribu mongole dont aurait été issu Gengis Khan. Or en août dernier, lors d’une conférence de presse, l’archéologue américain, John E. Woods, annonçait avoir découvert sa tombe quelque part au sud du lac… Un mongol gardait le site depuis son enfance sans savoir pourquoi. Il n’aurait fait qu’obéir à son père ; il pourrait être le dernier gardien chargé de veiller à ce que le site ne soit pas pillé.

Lac Baikal, Irkoutsk, Sibérie 

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