La Namibie, destination méconnue, possède parmi les plus beaux paysages de la planète: déserts, dunes et réserves d’animaux à couper le souffle.
Windhoek, en novembre. Juste le temps de ranger au fond de la valise les gros pulls et de sortir une tenue estivale avant d’entamer les quelque 3000 kilomètres de notre circuit namibien. Sous la conduite de Ludovic, jeune guide marseillais amoureux de son pays d’adoption, le cap est mis sur le sud et le désert du Kalahari. Une tempête de sable a bien failli nous priver de nos deux premiers spectacles naturels: un superbe coucher de soleil et la rencontre avec une famille de girafes.
Nous passerons les journées suivantes dans le parc Namib Naukluft. Une bande de terre longeant la côte namibienne et s’enfonçant sur deux cents kilomètres à l’intérieur des terres. Plus étendu que la Suisse, ce parc offre une palette de paysages sauvages et changeants: massifs montagneux escarpés, gorges profondes, immenses plaines caillouteuses et mer de sable.
Il dévoile, à chaque heure du jour, des teintes nouvelles. Des roses infiniment variés, sur une savane dorée, parsemée de traînées de sable blanc. On y traverse aussi bien de vastes plaines, parcourues par des troupeaux d’oryx et d’antilopes, qu’une fantastique dépression connue sous le nom de Vallée ou de Montagnes de la Lune, modelée(s) par l’éruption d’un volcan.
Vous y découvrirez aussi les célèbres Weltwitschia mirabilis, plante endémique ressemblant à une pieuvre terrestre et dont l’existence est indissociable du brouillard matinal. Les spécimens les plus anciens ont plus de mille ans.
A l’écart de la civilisation, le Namib, plus vieux désert du monde. Une mer de sable et de dunes qui s’étend à perte de vue, dans une mosaïque de couleurs allant du jaune à l’orange pâle ou plus soutenu, en passant par le rouge brique, la couleur abricot, l’ocre et le doré. Spectacle fascinant combinant jeux de lumières et de couleurs.
Ce n’est pas sans émotion que nous atteindrons ce site magique. Flambant neuf, notre bus tombe en panne sèche à quelques kilomètres du but de l’étape du jour. Sous un soleil de plomb et une chaleur suffocante (les températures diurnes montent fréquemment à 45 degrés pour redescendre à 5 degrés au milieu de la nuit), nous attendrons patiemment le retour de notre guide et des jerricanes qu’il est parti chercher. Nous finirons par atteindre le camp de Sesriem, et le dîner pris en commun sous les étoiles, dans la bonne humeur, nous fera vite oublier cet incident.
Il conviendra de quitter Sesriem aux aurores pour profiter de la fraîcheur matinale. C’est aussi tôt le matin que les couleurs sont les plus belles. Après soixante kilomètres de piste, on atteint Sossusvlei, oasis asséchée l’essentiel de l’année, perdue au cœur du Namib, dans un site écrasé de lumière.
Le spectacle a lieu tout au long du chemin: les dunes se font de plus en plus denses, de formes, de tailles et de couleurs très variées. Ici, un oryx se découpe sur le haut d’une dune; là, une autruche court parallèlement à notre véhicule.
Après avoir admiré le cirque impressionnant de dunes qui nous entourent, reste un moment tout aussi magique, mais un peu plus physique, à vivre: l’escalade de la dune dorée et chatoyante de cent cinq mètres de haut qui se dresse majestueusement devant nous.
Les 50 premiers mètres s’avalent sans trop de problème. Ensuite, ça se corse. Le souffle se fait plus court, et le vertige commence à nous envahir. Marcher dans du sable s’avère pénible, et le faire sur une arête, avec le vide de chaque côté, devient encore plus périlleux, mais pourtant sans danger.
Si la dune était imposante d’en bas, l’impression éprouvée de là-haut est encore plus forte: le spectacle qui s’offre à nous donne le tournis: des dunes à perte de vue, avec, dans le lointain, une chaîne montagneuse. Un moment d’émotion intense en plein désert, qui se savourera dans le silence pour en apprécier encore mieux la beauté.
Cette dune qu’on vient de violer, il faudra bien la redescendre. Comment? Par le même chemin ou par la diretissima, en s’élançant à la course dans la pente la plus abrupte? N’hésitez pas à prendre cette option: impressionnant, génial et sans risque, le sable vous retient.
Amoureux du désert, ici, vous aurez droit à un spectacle unique: des étendues (presque) vierges à nulle autre pareilles, une lumière changeante sous un ciel d’une étonnante pureté sans égale. Des souvenirs magiques.
Après la chaleur et le soleil qui nous a accompagnés jusqu’à présent, nous franchissons, à une dizaine de kilomètres de la côte atlantique, un rideau de brouillard. La température chute brutalement. Nous voilà à Swakopmund, petite ville balnéaire, marquée par la culture et l’architecture allemandes, et célèbre pour sa colonie d’otaries, la plus grande du monde.
Le parc d’Etosha
Nous mettons ensuite le cap au nord et sur le parc national d’Etosha qui s’étend sur 22 500 kilomètres carrés. En son cœur se trouve l’«Etosha pan», immense poêle d’argile craquelée et couverte de sel, et complètement dépourvue de végétation de près de 5000 kilomètres carrés. La plupart du temps ce désert blanc est asséché, ne retenant l’eau que quelques jours à la saison des pluies. Trois camps confortables ont été aménagés pour permettre aux visiteurs de profiter au mieux de la réserve, et un point d’eau, éclairé le soir, a été aménagé à l’intérieur du camp d’Okaukuejo. Même si vous avez passé toute la journée à traquer les animaux d’un point d’eau à l’autre, vous occuperez encore votre soirée, voire une partie de la nuit, à les observer.
Paradis terrestre
En traversant Etosha (plus grande réserve sauvage d’Afrique et quatrième mondiale), vous admirerez dans ce havre de paix la richesse de la faune, laquelle s’explique par la diversité de la végétation, changeante: tantôt des arbustes denses, tantôt de larges plaines désertiques.
Les points d’eau (naturels ou artificiels) sont autant de lieux d’observation privilégiés. Ici, les animaux sauvages (environ 150 espèces animales et 340 variétés d’oiseaux) abondent: éléphants, girafes, zèbres, gnous, koudous, oryx, impalas, dik dik et autres antilopes, hyènes, phacochères et, si la chance vous sourit, car ils sont plus rares et plus difficiles à repérer, des lions, rhinocéros et guépards. Le spectacle des différents troupeaux venant s’abreuver à tour de rôle est garant d’émotions fortes.
Namibie, fascinante de beauté et riche de contrastes et d’espaces infinis dans une nature intacte. Et surtout d’une incroyable diversité. Elle vous subjuguera par l’éventail de ses paysages et l’abondance de sa faune. Comment résister à l’appel de cette terre captivante? Venez plutôt avec nous et jugez par vous-même: vous ne serez pas déçus.