Pushkar est une petite ville indienne de 14000 habitants, au fin fond du Rajastan, non loin du désert de Thar. Une petite ville tranquille ? Presque toute l’année…
Presque en effet car une fois par an, pendant Kartik Purnima, la pleine lune de novembre, des milliers de chameaux envahissent la ville… On les estime à 50000, parfois d’avantage, venus par troupeaux entiers tout exprès du désert. Ces camélidés, cousins du lama d’Amérique du Sud, attirent une foule de 200000 personnes. Une véritable ville de tente se dresse alors, dépassant de loin les 5 km² de Pushkar…
Concours de beauté
La ville accueille en effet chaque année la plus grande foire aux camélidés du monde. Tous les chameliers du Thar s’y retrouvent, heureux de cette occasion annuelle qui les réunit autour d’un thé. Il faut dire que les âpres négociations qui fixent le prix d’un animal donnent soif ! Pushkar devient également pour deux semaines une grande fête foraine, depuis les nombreux spectacles de magie en passant par des représentations de cirques, des manèges, des vendeurs ambulants et bien sûr celle sans laquelle il ne peut y avoir de fête foraine, la grande roue !
Le tout dans un mélange de sons, de couleurs et d’odeurs digne des plus grandes foires médiévales… La foire est traditionnellement clôturée par quatre jour de courses (de chevaux et de chameaux). Peinturlurés, les pelages tondus selon des motifs compliqués et couverts d’étoffes richement brodées, on élit enfin les plus beaux d’entre eux à la grande joie des propriétaires (ravis de l’occasion qui leur est donnée de revoir ainsi leurs prix à la hausse).
Né d’une fleur de lotus
Pushkar est également une ville sainte. A la foule des maquignons et des badauds se mêlent donc de nombreux pèlerins venus se purifier et rendre hommage à Brahma, très rarement adoré hors de la ville. Les bouddhistes se tournent en effet d’avantage vers la libération, incarnée par Shiva ou la contemplation, symbolisée par Vishnu que vers ce dieu, le créateur de la mythologie bouddhiste. Armé d’une simple fleur de lotus, Brahma libéra un jour une ville d’un démon qui la terrorisait. Laissant tomber la fleur au sol, il fit jaillir l’eau qui allait donner naissance au lac Pushkar, soit » fleur de lotus « . Ce lac sacré est donc l’un des plus importants d’Inde : l’érudit versé dans le Varah (un texte philosophique) qui s’y baigne le jour de Kartik Purnima met fin au cycle de ses résurrections et accède au paradis…