Japon – Himeji le château du héron blanc

La ville d’Himeji est à l‘ouest de Kobe, c’est une grande agglomération peuplée de plus de 540 000 habitants. Himeji est un lieu de pèlerinage : ele shosha-zan Enkyo est un centre de formation bouddhiste, mais la ville est avant-tout connue mondialement pour son château. Himeji-jô, le château, est une ancienne structure du Japon médiévale, il est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1993. La forteresse féodale est aussi appelé Shirasagijô (château du Héron blanc) en raison de sa couleur blanche, c’est le monument médiéval le mieux conservé du Japon.

Château du Héron blanc

Il est composé de 83 bâtiments et d’un système de défense ingénieusement conçu, c’est l’un des trois derniers châteaux en bois du Japon.

Le premier château fut édifié sous la régence de Toyotomi Hideyoshi, en 1580, mais il fut détruit par Ikeda Terumas, en 1600. Ikeda Terumas dominait toute la région proche de Kobé pendant le shogunat Tokugawa (gouvernement militaire qui a duré de 1603 à 1867). Le bâtiment fut à nouveau reconstruit au sommet de la colline Himeyama, mais avec un système d’enceintes plus perfectionnés. Des douves, des tourelles et des murs furent rajoutés, afin de créer un système de défense adapté. Les résidences pour les samouraïs donnaient à l’intérieur du bâtiment.
A la révolution durant l’ère Meiji en 1868, le nouveau gouvernement s’empara d’Himeji-jô, qui devint alors une école militaire. Dès cet instant le monument ne changea plus, fidèle à son architecture du 17e siècle.

Quelques bombardements durant la seconde guerre mondiale abîmèrent un peu les lieux, mais la forteresse féodale resta intact dans son ensemble.

Le donjon (Dai-Tenshi) haut de six étages, domine l’immense structure en bois. Cette tour principale a été rénovée en 1910.  Cependant, les troncs de pin de plusieurs mètres de haut qui supportent la tour principale sont d’époque. Un musée, présentant des armes, armures et documents anciens, se situe sous le donjon.

Le château est déjà magnifique vu de loin, mais le plus intéressant est de comprendre le système de défense d’Himeji. Une des allées du château est la plus fortifiée, c’est celle que vous visiterez le plus souvent avec un guide. Le monument fut construit de telle façon que les ennemis étaient obligés d’attaquer par le flan qui semblait le plus vulnérable. Comme le château était aux bords de la ville, les assaillants ne passaient pas par le village, mais entamaient la bataille sur le côté du bâtiment, c’est-à-dire l’endroit où se situe encore de nos jours la fameuse allée fortifiée ; mais ça, à l’époque, les ennemis l’ignoraient.

Grâce à cette stratégie ingénieuse, il était aisé de voir les troupes arriver. Des visières et des trappes sont encore visibles sur les murs, elles permettaient aux soldats de lancer des sceaux d’eau bouillante sur les hommes qui tentaient de grimper au mur du château.

La façade du château est aussi très solide pour se protéger des tirs des canons. Les murs et les barreaux sont un mélange de bois, de métal et de boue séchées. Ces matériaux inusables ont jusqu’alors très bien protégés Himeji des agressions.

Le seul moyen d’accéder au château, nécessitait l’ascension d’un chemin en colimaçon, ainsi les défenseurs d’Himeji pouvaient attaquer sous plusieurs angles leurs ennemis fatigués par la montée. Sur le chemin se trouvaient cinq portes. La première porte formait un angle à 90° parallèle à route, ayant pour conséquence de perturber la structure des troupes ennemis. Ensuite, les soldats devaient monter un escalier en pierre  avec des marches mal taillées et désordonnées. Si un soldat tombait, alors tout le monde pouvaient s’écrouler comme dans un jeu de quilles. A mi chemin entre la troisième et la quatrième porte deux solutions s’offraient aux assaillants : continuer tout droit vers un chemin qui tourne à 180°, ou se diriger vers la droite près de la colline haute de plusieurs mètres et essayer d’escalader le mur. Mais l’architecte qui avait conçu le château, avait tout prévu, l’un des murs avait été surélevé afin de pouvoir tirer vers le chemin où se trouvaient tous les ennemis.

Une fois les soldats parvenus à la quatrième porte, si toutefois ils y arrivaient, le plafond était bas et il s’ouvrait. De cette façon des défenseurs placés en haut du plafond pouvaient l’ouvrir discrètement et tirer sur les attaquants.

La cinquième porte était encore plus basse, les ennemis devaient se pencher encore un peu plus, éreintés ils devaient encore monter des escaliers qui menaient à deux chemins. L’un allait tout droit vers les provisions du château et l’autre descendait. Le chemin qui descendait menait au château, logiquement, les soldats prenaient cette direction. Mais au bout de la route, se trouvait une sixième porte et là ils étaient pris au piège.

Le château d’Himeji a été attaqué une seule fois et dès la deuxième porte 20 à 30 % des troupes avaient été supprimées. Le système de défense mis en place est presque infaillible.
Grâce à la construction du château, avec une base en pierre de différentes tailles pour prévenir des séismes, la forteresse a survécu, et a échappé au tremblement de terre de Kobe en 1995.
Même les deux bouteilles de sake posées sur un autel au 7e étage du bâtiment n’ont pas bougées au moment des secousses.
A l’extérieur du château, le jardin Koko-en d’Himenji offre aux touristes une promenade fort agréable. Il est composé de neuf jardins différents, tous aménagés selon les techniques anciennes de jardinage de l’époque d’Edo (période Tokugawa). Le jardin est tout aussi magnifique que la forteresse du « Héron blanc » qui lui fait face.

La visite du château d’Himeji est principalement culturelle. Les moyens de défense élaborés par l’architecte sont absolument géniaux. Non seulement le château du Héron blanc est admirable sur le plan esthétique, mais sa structure est aussi excessivement astucieuse. En le visitant il sera toujours intéressant de connaître toutes les ruses que cache la forteresse pour se protéger d’une invasion.

 

Les villes de Kyoto ou Osaka se trouve à une heure de train du château de Himeji. Pour vous loger à moindre prix n’hésitez pas à réserver dans une auberge de jeunesse, certaines d’entre elles comme la « Kyoto Globetrotters hotel » propose des prix attractifs, le dortoir est à moins de quinze euros par personne.

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