Marcher dans le désert là où naquirent les monothéismes. Un grand rêve ! Chaussons nos godillots et allons…
« Tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu respecteras ton père et ta mère… ». Entre ciel et terre, le Mont Moïse, appelé dans la bible Mont Horeb, sur lequel le prophète reçut les Tables de la Loi, nous attend après des heures et des heures d’une montée aussi difficile que splendide !


Coucher de soleil tellement superbe que nous décidons d’y rester, enfouis dans nos sacs de couchage pour le lever du jour. Divin point de vue, divine balade, même si nos pieds réclament baumes et pommades à « cors » et à cris ! Dieu se mérite, la beauté du monde, aussi ! C’est régénérés que nous redescendrons du Saint lieu, les yeux émerveillés et la tête plus près du soleil !

Et ce, d’autant plus que notre redescente nous mène tout droit vers le monastère orthodoxe de Sainte Catherine, cet oasis de verdure dans le désert des déserts, cette merveille dont le jardin voit s’épanouir,  au milieu des cailloux et des pierres, des rocailles les plus âpres, des … amandiers en fleurs, en pleine floraison,  et dont l’église du VIème siècle abrite la plus grande et la plus riche bibliothèque du monde, les plus précieux manuscrits et les plus magnifiques icônes.

Photo Sinaï

Sainte Catherine, épargnée par les siècles, les religions et tous les potentats. Sainte Catherine œcuménique, toujours protégée. Sainte Catherine austère et belle, avec tout près des ermitages et de l’hostellerie, entre ses murailles jalouses, au fond de la vallée, le buisson ardent, un roncier verdoyant,  luxuriant, où Dieu serait apparu à Moïse sous forme de langue de feu et, plus loin,  le puits du beau père de Moïse. Tout cela dans un paysage grandiose et qui vous coupe le souffle ! Sainte Catherine où les popes psalmodient, non loin des bédouins en prière.

Sainte Catherine, départ magnifique  pour une marche dans le désert, de wadi en wadi. Une balade où la réalité dépasse en beauté la fiction et le songe ! Quelque part, au cœur du monde, loin du bruit et de la fureur, marcher, aller, se gaver de beauté. Force et ferveur des lieux !
Partage en groupe, avec les autres voyageurs, avec les bédouins accompagnateurs. Cailloux, entorses, ampoules, ombre et canicule, sieste et thé rouge à la sauge ou à la cardamome, pain sans levain cuit à même le sable, ô délice, campement du soir, feu sous les étoiles claires, nuit revigorante et paisible près des chameaux ruminants entravés ! Gravir, descendre, aller encore et encore, du levant au ponant.  

Peine du corps, joie de l’esprit. Un puits : le bonheur ! Etancher sa soif, se laver un peu. Un arbre : miracle : s’affaler à son ombre !  Des maisons troglodytes : Ohé du bateau ! Y-a-t-il âme qui vive ? Eh oui, tout près, dans un bât de chameau, un bébé attend le départ vers l’oued tandis que son père et sa mère attèlent les bêtes.

Silence, magnificence… Monde si pareil et tellement différent… Autres lumières… Autre vie…Autres mœurs… Même humanité… Bonheur d’être… Fraternité au pays des  merveilles : notre terre !

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